dimanche 25 mars 2012

TEAM ONE - Episode 8

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) "Revenu dans le salon, il se plaça dans un coin et se mit à observer avec attention les quelques petits fours qui gisaient, abandonnés, sur une table. Les serveurs avaient cessé de s’agiter dans tous les sens, les cousins commençaient à s’impatienter face à l’obstination des derniers invités. Mais Salomon ne voulait pas partir, ne voulait pas quitter ce petit paradis pour retourner dans sa chambre sombre et humide, où il risquerait de croiser ses voisins, d’entendre leurs plaintes et leurs lamentations, sur la manière dont on traitait les juifs de nos jours, sur leur fils qui avait été battu à la sortie de l’école. Non, tout ça, il n’en voulait pas. Pourtant, il lui faudrait bientôt s’en aller. Il tâta mélancoliquement sa clé dans la poche de son veston. La chance ne lui sourirait probablement pas ce soir." (Alice Bé).


(Suite de l’histoire n°2) "Il aurait pu déménager, vendre le manoir des Heisenberg et vivre de sa pension, débarrassé de ceux qui le fatiguaient et qu'il nommait, en retour, "ses fatigués". Il regarda alors autour de lui: le panoramique dévoré par l'humidité, le plancher pourri, le cuir rongé de son fauteuil. Il reprit la lettre. Oubliant son auteur pour ne voir que son énigme, il sourit: quelle serait la clef de ce mystère? " (David M.).


(Suite de l’histoire n°3) "Je ne m'attarde pas à l'hôtel. Je sors tout de suite et me rends à Pasadena pour y jeter un coup d'oeil. Des rues, des maisons, l'immense stade du Rose Bowl. Nulle trace de Reinette ou de l'inconnu. Je rentre au Puente d'Oro Hotel. Dans le lobby, j'aperçois une affiche : c'est un "casting call", on cherche des acteurs pour un film. Je suis irrésistiblement attiré. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis persuadé que c'est là que je trouverai la solution de l'énigme. Things are looking up." (FG).


(Suite de l’histoire n°4) "Dans son duel auprès de la résidence de l’aimée, il l’emportait sur l’autre et sur lui-même. Dieu avait guidé sa main, lui avait fait repérer le monticule de pierres décoratives dans le jardin, lui avait fait reconnaître celle qui se cale le mieux dans la paume et dans la pénombre avait conduit le projectile jusqu’à la tempe du coquin. Et maintenant tout semblait dénoué, fluide : une clé gisait à côté du corps." (Louis Butin).


(Suite de l’histoire n°5) "Dans un autre temps, voulut la rassurer Arrow, tu vivrais libre sur la lande irlandaise — ou écossaise, c'est comme tu veux, loin de toute cette comédie qui, je te l'accorde, n'a rien de très glorieux. Je te réciterais du Robert Burns, ce serait rigolo. Loin des regards inquisiteurs, tu pourrais vivre ta vie de brebis, mutante ou pas. J'aurais une maisonnette à proximité, je…" Un hoquet inopportun le contraignit au silence. Une image, lentement, était apparue sur le plafond, magnétique. Kagi — Kagi Etsuko." (Dragon Ash).