(Suite de l’histoire n°1) “Griselda, ce fameux soir où ils avaient quitté David tous les deux, ne s’était révélée que par bribes. Elle avait dit être la fille d’un négociant en fruits et légumes (bien plus qu’un simple maraîcher), qui avait rencontré David à un dîner d’affaires organisé par son père. Elle s’était prise d’amitié pour lui, et lui dispensait parfois des conseils, en matière de relations avec les pouvoirs publics et l’administration, choses qu’elle avait appris à maîtriser en écoutant son père parler et en assistant aux rendez-vous vespéraux qu’il organisait régulièrement avec tel ou tel responsable. Loin de l’image féérique qui s’était d’abord présentée à lui, Salomon avait découvert une jeune fille moderne, pleine de bon sens, et qui était prête à faire ses connaissances à ses amis. ” (Alice Bé)
(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)
(Suite de l’histoire n°3) “– Ah bon ? dis-je, soulagé de pouvoir commencer une conversation. Vous n'êtes pas un peu jeune pour la retraite ?
Il me regarde avec une colère à peine contenue, qui me donne envie de prendre la clé des champs.
– Forcée. Retraite forcée. Insiste pas.
Je hoche la tête avec véhémence. La porte du restaurant s'ouvre : c'est Reinette. Elle me sourit en m'apercevant, puis elle vient s'asseoir à notre table. Nous nous saluons, et elle serre la main de mon commensal : « Salut, Padlock », lui dit-elle. Au moins je sais son nom, maintenant.
Après un moment, elle se tourne vers lui et demande :
– On va être trois ou quatre ? On peut commencer ?
– Non, il va venir finalement. Il a pris un vol de nuit.
– Il a donc pu tout finir ?
– Disons... disons qu'il s'est fait justice.” (FG)
(Suite de l’histoire n°4) “« Sepia… Oui, nous connaissons votre nom de code… Vous savez pourquoi nous vous accueillons…, fait la voix apaisante du deuxième homme. Nous avons besoin de votre travail sur le Projet nocturne.
— Je ne suis pas sûre de pouvoir vous aider, dit Coralie, docile.
— Notre agent a eu confirmation de vos capacités. Nous avons des photos…
— Votre agent… Antoine ?
—
Nous l’avons d’ores et déjà écarté de la colonie. C’est vous qui nous
intéressez. Vous possédez la clé et personne ne sait mieux que vous
qu’il faut rétablir l’équilibre des forces. Si la seule agence de
Scutigera possède le secret, nous serons tous décimés. Tous. Vous savez
qu’ils s’apprêtaient à vous supprimer ? “Monter dans les branches”…
héhé… Maintenant que vous avez croqué le fruit, vous êtes gênante.
— Alors, il est peut-être trop tard, murmure Coralie. Le spécimen est chez moi et ils vont tout déménager.” (Louis Butin)
(Suite de l’histoire n°5) “Quand il rouvrit les yeux, l'autre était déjà loin : collé à la vitre, une grosse drosophile roussâtre. Arrow ne finit pas son poulet. Avant de retourner au labo, il laissa un message à Hunter, pour lui apprendre la nouvelle et lui demander un petit traitement à sa manière. Il allait avoir besoin d'une nuit dans la montagne, d'une communication sans voile avec les forces qui l'habitaient — bien qu'il ne fût pas persuadé de croire aux sortilèges du chasseur.
Arrow
alla à la piscine du complexe, déserte à cette heure, et fit quelques
longueurs à la brasse (il ne connaissait pas d'autres nages). À dessein,
pensa à Kagi, s'en barbouilla les paupières. Ma seule chanson, hein :
Kagi Etsuko Etsuko Kagi. La plus belle chose : ses lèvres, leur dessin,
la langue qui pointait, fouillait la bouche d'Arrow, si bien qu'il se
laissa couler, minute effrayante, au fond de la piscine et ne remonta
que lorsque ses poumons menacèrent d'exploser.
Reprendre
le protocole, se dit-il une fois qu'il eut retrouvé son souffle. Notes
de la main d'Etsuko. Parfum des feuilles. Sûrement : et chemin de sa
pensée.
On
ne voyait rien du ciel par le toit opalescent de la piscine. Arrow eut
un dernier instant de bonheur avant que l'inquiétude lui cloue de
nouveau le cœur. Etsuko peut-être avait décidé de lui préférer le
désastre et les villes à reconstruire.” (Dragon Ash)