lundi 16 avril 2012

TEAM ONE - episode 58


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Il fut accueilli par un domestique en livrée, qui le mena jusqu’au salon dans lequel brûlait un bon feu. Le tout, sans un mot. Manifestement, Salomon était attendu. Devant la cheminée, dans un confortable fauteuil de velours, était installé un homme d’environ cinquante-cinq ans, à la chevelure encore bien fournie, blonde comme les flammes qui jaillissaient en face de lui. Son visage était marqué par le temps, mais les rides qui le creusaient, au lieu de lui donner l’air fatigué, ou de dévoiler au monde les épreuves qu’il avait subies, lui donnaient au contraire une allure insaisissable. Une dureté générique, en quelque sorte, qui ne s’adressait pas à la personne se trouvant en face de lui, mais au monde en général. Il se leva, et sa voix, douce et posée, était en flagrant contraste avec sa sévère allure.” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “– Ce que je voulais, poursuit Reinette, c'est lui donner certaines informations, au compte-goutte, pour voir si elles filtraient ensuite à l'extérieur. Cela aurait voulu dire que c'est d'Argus, délibérément ou non, que nos adversaires tiennent leurs renseignements. Mais rien n'a filtré. Fausse piste.
Locus ne dit rien depuis un bon moment, mais surtout il ne semble même plus écouter. Il semble engagé dans un long monologue intérieur.
– Il faut jeter de l'huile sur le feu ! s'écrie-t-il brusquement.
Nous nous tournons tous vers lui, étonnés.
– Les textos, dit-il encore, nous regardant l'un après l'autre. Les textos. C'est grâce à eux qu'on pourra trouver l'identité de la taupe. L'un d'entre eux aura remarqué que Monsbre (Monsbre, c'est moi) te suivait, Reinette, et il lui auront sans doute donné juste assez d'informations pour qu'il puisse continuer à te filer. C'est un ami, il est inoffensif, tu ne t'en inquiéterais donc pas. Et ça marche ! Tu vois, il a tout découvert, nous lui avons tout dit !
Il se tourne vers moi :
– Tu dis que tu as été suivi ce matin.
– Oui, deux types.
– Deux types faciles à remarquer, n'est-ce pas ?
– En effet, surtout le premier, avec son énorme afro.
– C'est bien ce que je pensais. Ils se sont laissés voir. Ils ont provoqué cette rencontre, ils nous ont obligé, sans rien dire, à abattre notre jeu. Et leur intention, j'en suis absolument, absolument certain, c'est de te kidnapper ensuite et de soutirer toutes les informations que tu as découvertes !
– Que faire alors ? demande Reinette.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “Deux yeux animés, deux sourcils froncés sous un front gracieux peuvent donc tout embraser, révéler toutes les forces dormantes d’un humain embarrassé du poids d’une jeunesse pleine de malentendus. Il voulait lui parler, échanger quelques mots, n’importe lesquels, mais il se sentait l’intelligence bien trop limitée pour elle. De la rage contre lui-même, voilà ce qu’il avait ressenti ; timidité, stupeur, bêtise, naïveté, toutes ces limites dont il fallait se débarrasser au plus vite. Il avait tenté de lui écrire plusieurs lettres. Il n’en avait envoyé qu’une, à laquelle elle n’avait pas répondu. ” (Louis Butin)



(Suite de l’histoire n°5) “Le singe est armé : ses orbites recèlent des torches. Il tournoie dans le cerveau d'Etsuko, babines retroussées, hurlant. Elle sait ce qu'il cherche : le souvenir, le souvenir, mon Dieu. Les flammes lui lèchent les méninges. Et Keiko tout contre elle qui ne voit rien, ne sent rien, plaisante avec les cuistots, glousse et crache la fumée de sa cigarette par les narines. Pas moyen d'échapper à la bête en elle, à ses danses sauvages. Qu'a-t-il retrouvé ? Un lambeau qu'il brandit, victorieux. Regarde, regarde, Etsu-chan : tu le reconnais, l'homme dans le désert, les yeux plissés sous le soleil ? Le lac aux eaux couleur de lait, tu te souviens ? Les mensonges suaves qui te coulaient des lèvres ?” (Dragon Ash)