lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 24



[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]



(Suite de l’histoire n°1) “Elle se relève, les yeux farouches, brandissant le petit cube aux angles biseautés, comme Salomé Jean-Baptiste. "Un" s'exclame-t-elle. "Six" et "un". Quelle belle série, "neuf, neuf, huit sept". Il intervient: "Je n'ai pas vu le résultat, donc je ne suis pas certain que ça compte." Sans parlementations, elle relance les dés et fait exactement le même résultat. "Le hasard n'a rien à voir là-dedans" déclare-t-elle."” (Charles M)




(Suite de l’histoire n°2) “Mais il ne pouvait se résoudre à penser que ces années épuisées à apprendre des passes, des gardes, des postures, avaient été usées en vain. Il laisserait donc sa chance au moine errant - lequel choisit cet instant précis pour se retourner sur sa natte et se gratter les fesses. Chan Li Poum détourna son regard et vit le jour se lever. Au loin, la bannière du Shnagri-La flottait dans le ciel comme l’étoile du Nord qui, la nuit, guide les voyageurs, réconfortant avec une douceur toute maternelle ceux qui se croient perdus. Chan Li Poum pensa à ses parents, à leur probable déception quand ils apprendraient son échec et il décida d’aller s’entraîner, sans attendre le moine.” (David M.)




(Suite de l’histoire n°3) “Oh non, non, non. J'vais pas vous cassez les pieds avec ça.
Jeudi, oui. Deux ans après le lundi donc, là, exactement.
Il y avait cette question de mutilation. C'était très savant pourtant dans la vraie vie c'était très concret mais pourtant incorrect, et cela disait : ça m'a transformée en monstre de foire. La Femme à Barbe ! La Femme-Tronc. Payez pour la voir, par ici la monnaie, par ici la ferraille : la Femme-sans-Vie, la Femme-plus-Femme, la Femme-Tige, la Femme-Os. Une sorte de Vénus Hottentote inversée : plus de sein gauche, moins de chair, une avarice de peau en doline, M'ssieursdames, venez contempler la balafre (sons d'orgue de barbarie et de cris enjoués, des orgues de verre, des cymbalums, odeurs de barbe à papa et d'arachides grillées dans des cornets, de pommes de terre frites). Vous pourrez toucher si le coeur vous en dit et s'il est bien accroché ! Cette femme a tout perdu. Elle avait un travail, un mari (le Pléthore) et était heureuse. Et puis du jour au lendemain, sa vie a basculé. Puis elle a subit une opération, une chimiothérapie, une ablation d'humanité : approchez, n'ayez pas peur : elle est famélique, c'est incroyable, la lumière passe au travers : elle est un parchemin. Son visage est buriné, pourtant, si jeune est-elle qu'elle avait des choses à vivre avec des joies et un mariage pourquoi pas et de bons et beaux enfants mais pas de fille, pas de fille. Elle est si rongée de l'intérieur et ça se voit tellement à l'extérieur, c'est un régal. Elle est une femme sauvage. Elle évolue dans une forêt : regardez. Elle se fond dans le paysage. Elle se repère grâce à la mousse qui pousse sur le tronc des arbres. Parfois, elle sort pour se désaltérer à l'onde fraîche d'une fontaine puis elle repart, sous les yeux ébahis des villageois. Oh bien sûr, son histoire est triste et tragique, mais regardez avec quelle vivacité elle parvient à danser encore et encore comme remplie d'un feu surnaturel ! Peut-être n'est-elle pas ici ! Elle évolue sous la poursuite, la lumière caresse sa moitié de corps, venez venez mademoiselle, ne jouez pas votre timide ! Autrefois biochimiste, maintenant sujet d'étude : on dégringole si vite. Il suffit d'une cellule. Touchez, touchez ici la cicatrice ici. Allons allons, veuillez allonger la monnaie. Touchez. C'est doux non ? Ne la regardez pas dans les yeux, sinon elle va se mettre à pleurer. Elle a ses petits défauts aussi. Regardez son rift, regardez les plaques tectoniques qui courent le long de son flan, contemplez avec quel acharnement ils ont posé les agrafes. Elle est si belle non ? Et pourtant si foutue...



Il n’existe pas de traitement valable pour l’ensemble des cancers tant chaque cas parait unique, de par la médication qu’il nécessite et le suivi qu’il initie.
Deux types de traitements peuvent néanmoins être mis en exergue : les traitements à visée locale, lorsque le cancer est bien localisé sous forme de tumeur isolable, et les traitements à visée générale.
Les traitements à visée locale :
• La chirurgie cancérologique consiste en une opération qui permet l’ablation directe de la tumeur. Généralement, elle oblige les chirurgiens à effectuer un curetage autour d’elle (de plusieurs centimètres) afin d’éviter toute reformation de la tumeur.
• La radiothérapie permet également, par rayonnement, de traiter les tumeurs ayant un volume déterminé et limité.” (Alban Orsini)




(Suite de l’histoire n°4) “- C’est sans doute un leurre, jeune homme, fit remarquer Ramirez. Un écho comme nous en avons eu de nombreux cette nuit, et que vous auriez identifié tout de suite pour ce qu’il était si vous ne vous étiez pas endormi.
- CE N’EST PAS CA CHRISTOBAL, BIEN ENTENDU.
- Pppprrobablement non
- Probablement quoi ?
- Un Echo ?
- C’en est-un ?
- Probablement … euh… nwonnwww
- IL A DIT NON.
- Il n’a rien dit.
- SI, VOUS AVEZ TRES BIEN ENTENDU. JE RÉPOND DE MON HOMME
- Vous n’allez pas penser qu’un bête écho provenant d’un navire de pêcheurs soit une piste valable
- ET POURQUOI PAS ? VOUS LAISSERIEZ CREVER 200 PERSONNES EN ÉCARTANT UNE HYPOTHESE OBSCURE, JUSTE PARCE QU’ELLE VOUS DEPLAIT ?
Elle savait que ses arguments ne valaient rien, mais après une nuit comme celle-ci, l’autre n’avait pas mieux à lui opposer et la force naturelle de sa voix fit le reste. Le dialogue de sourds dura encore cinq minutes, puis Ramirez repris son masque souriant, tout or et albatre, et concéda le point. Elle le regarda s’écarter à reculons dans son coin, le jaugeant du regard. Il avait de nouveau le portable en main.
- ET ALORS, IL DIT QUOI CE THONNIER ?” (Julien D. assure l’intérim de 008)




(Suite de l’histoire n°5) “Je me suis retrouvée là, à regarder mon père avec sa lampe de poche à la main, sans comprendre. Partir, donc. Mon père me regardait, le visage figé en un masque sombre. Plus rien de l’homme passionné par les pyramides et les grimoires, prêt à se déguiser en Chat Botté pour amuser la petite fille que j’étais. Je raconte ça parce que c’est important pour la suite », précisa Maya. « Je suis donc partie dans la nuit sans lune, après avoir demandé à mon père ce qu’il ferait, le pourquoi de cette fuite. Il avait secoué la tête sans me répondre, les doigts fermés sur le cadenas du cagibi. À peine étais-je sortie que la maison a flambé en un instant »” (Juliette Sabbah)