lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 37


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Ils rêvent côte à côte, leurs regards blancs tressautant sous leurs paupières, l'attention tendue vers une enfance réinventée, un rendez-vous imaginaire, un monde en noir et blanc où quelques espoirs troubles évoluent au ralenti. Dix-sept appels en absence plus tard, ils se réveillent simultanément, apaisés, barbouillés, et se regardent à moitié, mi-troublés mi-bravaches.” (Charles M)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “mais l'apiculture, on le sait bien, dans ce monde qui va trop vite, ne rapporte plus assez, ne sert plus à rien pourtant ne dit-on pas que sans abeilles il n'y a plus d'humanité ? mais qui sait, personne n'a vraiment vérifié, nous suivons les légendes urbaines tels des moutons, il suffit qu'on lise quelque chose de ce type dans quelque journal que ce soit _sans abeilles il n'y a plus d'humanité_ ERROR_INSTALL_PACKAGE_VERSION_ pour y croire et répandre la bonne nouvelle comme la venue de Jésus _sans abeilles il n'y a plus d'humanité_ les stygmates, les signes et les symboles _ERROR_INSTALL_ALREADY_RUNNING_, nous n'avons aucun oeil critique, ni sens, cinq, l'ablation, j'ai bien compris ça depuis que je ne travaille plus, nous l'avons perdu, on nous l'a pris, le travail justement lie les esprits et les façonne, il n'y a pas de libertés dans le travail, qu'un enchaînement dans tous les sens du terme : enchaînement des journées qui se suivent, se ressemblent, s'intègrent les unes aux autres sans laisser de place aucune à la création _ERROR_BAD_CONFIGURATION_, l'envol du libre arbitre, de l'esprit critique et cela depuis le haut d'une tour, comme un suicide mais tel que pensé plutôt vers le ciel à la façon d'une naissance ou de l'élaboration d'un petit pont pour voir ce qui passe dessous à des allures folles, un envol à la superman, salvateur, les applaudissements en bas, tout, se mangent, se phagocytent, enchaînement des pensées, emprisonnement, présence de liens, blessure aux poignets, conscription, constriction, aux chevilles, ligatures des trompes de fallope, plus d'enfants, plus de fille, plus d'humanité, ce ne sont pas les abeilles ou leur absence qui causera la perte de l'humanité _ ERROR_INDEX_ABSENT_ mais bien le travail, le travail et encore le travail, ou bien les tortues, mais c'est une autre affaire parce que les tortues, en plus d'être sottes, sont perfides, affaire donc qui nécessitera qu'on y jette un peu lumière dans une seconde partie, mais le travail : si j'ai donné ma démission, c'est bien parce qu'il découpe les vies, les journées, en phases inacceptables : du levée _ petit déjeuner, biscottes, pâte à tartiner_ puis boulot _ ennui ennui ennui ennui devant l'écran d'un ordinateur torve ennui ennui ennui_ ERROR_BAD_QUERY_SYNTAX_ puis retour maison _ puis repas_ puis pipi _ puis dodo_ et cela inexorablement, même la sexualité, l'excrétion, tout est dicté par la rythmique imposé par le travail, la cadence, métronomique et c'est très précis : je refuse qu'on me dicte ce que je dois faire ou la manière dont je dois me comporter, ou bien la manière dont je dois appréhender le monde et l'univers qui m'entoure, ou bien la façon de me comporter en société _ERROR_INVALID_FIELD_ : les rats forment, comme les hommes, des populations très organisées qui toutes n'ont qu'un seul but : l'accroissement c'est-à-dire la reproduction et le travail en un sens participe à ce dessein puisqu'il permet d'augmenter son pouvoir d'achat, son magnétisme, et ainsi asseoir ses gènes dans le grand plan soit disant divin ou plus spécifiquement, plus tu possèdes d'argent, plus tu accrois ton attractivité, plus tu séduis, plus tu procrées, et donc dire non à un emploi qu'on pensait acquis, c'est aussi vomir sur tous ces principes réducteurs et reproducteurs et stopper net cette course frénétique à la domination” (Alban Orsini)


(Suite de l’histoire n°4) “Se comporter en héros nécessite des circonstances et des qualités particulières qu’il faut savoir rassembler afin que l’essence profonde de l’héroïsme s’exprime convenablement.
Une situation critique notamment. C’est déjà le cas. Toutefois, ça pourrait être mieux et vous savez qu’avec les moyens modernes, si vous ne prenez pas de précautions, la situation tournera en un frustrant petit sauvetage et tout le monde sera rentré chez lui avant même que rien ne se soit produit. Non, il faut se prémunir de toute rapidité. Tiens, d’ailleurs, vous intervenez tout de suite en massacrant votre portable à l’aide d’une grosse pierre. Vous faites rapidement un tour du campement, remettez des habits en place sur ceux qui dorment, explorez les poches à la recherche des cellulaires. C’est un sacrifice bien nécessaire et vous ne doutez pas que leurs propriétaires seraient on ne peut plus d’accord s’ils se voyaient dans quelques années raconter à leurs proches l’histoire de leur naufrage et comment un héros les avait tirés d’affaire.
Un héros doit avoir sa panoplie de justicier, un peu comme Batman, mais en moins voyant et en plus adapté à la situation. La plage est une fois encore la solution. Vous dressez une liste mentale, briquet, lampe torche, couteau, allumettes, toile de tente, rations, trousse de secours… mais la récolte est bien maigre et avant que le soleil ne se couche, à peine avez-vous pu réunir un briquet mal en point et un gros caillou à l’aspect tranchant. Vous éprouvez le fil sur votre pouce. Il faudra sans doute l’aiguiser, mais vous avez fière allure avec ça à la ceinture. Ne manque que le gilet de peau tannée, mais déjà, vous savez que ce n’est qu’une question de temps avent de vous le procurer.” (Julien D.)



(Suite de l’histoire n°5) “Maya regardait fixement l’homme frisé pendant qu’il réfléchissait. Elle savait bien qu’il se demandait où elle avait appris la torsion de l’orteil par laquelle elle l’avait réveillé dans l’avion. Enfin, pour ainsi dire, il le savait déjà : elle ne pouvait l’avoir appris qu’au Boulier. La lumière déclinait. Maya décidé de jouer cartes sur tables et offrit un visage franc à l’homme assis à côté d’elle.” (Juliette Sabbah)