lundi 16 avril 2012

TEAM ONE - episode 56


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Voulant économiser le peu d’argent qu’il lui restait, Salomon s’était mis en route à pied, ce dont il voyait à présent les inconvénients. Il arriverait là-bas la goutte au nez, les mains engourdies, et le cerveau ralenti par le froid. Il pressa le pas pour le réchauffer, sans se soucier d’observer, de part et d’autre de la rue, les jolies maisons alignées, et les arbres à présent dégarnis, qui formaient un paysage d’hiver, certes guère joyeux, mais au moins distrayant. Non, Salomon s’interrogeait : que fallait-il penser de ce qui était en train de se passer ? De l’inquiétude de David, du destin de Hershe ? Fallait-il y voir un complot, ourdi par les autorités, contre la communauté ? Cela aurait été bien étrange, d’autant que la majorité d’entre eux étaient patriotes, et que leur culture, ou leur religion, jouait un rôle tout à fait restreint dans leur manière de vivre. Et puis, il détenait à présent la preuve que tous ces discours alarmistes étaient bien injustes. Ne venait-il pas de se voir offrir, lui, Salomon Aleichem, un poste par un homme d’affaires prospère, dont les racines plongeaient au plus profond de la nation française ? ” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Argus a eu la bonne idée de nous montrer ces images...
Je l'interromps : « Nous... c'est-à-dire... »
– T'occupe, grogne Locus. Les grands chefs et le grand Manitou se sont rencontrés, ils ont discuté, pesé, soupesé, réfléchi, pondéré, et ils en sont venus à la conclusion qui est d'une évidence énorme : Argus a filmé, bien involontairement, a filmé un vol d'essai d'un nouveau missile iranien.
– Un missile, poursuit Reinette, que les Iraniens désignent par le nom de code : l'Arbre.
Tout à coup, la foudre éclate dans ma tête : l'Arbre ! « Où va l'arbre » ! Comment est-ce possible ? comment est-ce que mes rêves... ?
Mais elle n'a pas cessé de parler :
– Le problème, c'est que notre découverte n'est pas restée secrète : ils l'ont appris, et tout porte à croire qu'ils ont même vu les images filmées par Argus.” (FG)




(Suite de l’histoire n°4) “Il n’avait jamais eu affaire à des types pareils : pas de chef, même symbolique, des échanges de codes inconcevables, signaux et écrans de fumée, mais surtout pas de noms permettant de reconnaître leurs agents, peu d’humanité — de ces signes distinctifs, humour et petites névroses qui s’observent dans la conversation. Un frisson lui court dans l’échine, à l’unisson du feuillage frémissant sous un coup de vent. Comment, face à tous ces mystères, ces dangers, rétablir l’équilibre ? Le jeu en valait-il la chandelle ? S’il n’avait pas su qui était sa cible, il n’aurait pas pris de tels risques.” (Louis Butin)


(Suite de l’histoire n°5) “Elle sera punie de sa fausseté, se dit-elle, mais de quelle manière ?
— Tu crois ? Mais je ne sais rien faire.
— On te paiera des cours, alors. Tu vas rester avec Daisuke ? Tu l'aimes ?
Admettons, poursuit Etsuko, in petto.
— Oui, je pense.
— Katsu a planté un plaqueminier en bas de l'immeuble. Les copropriétaires étaient d'accord. Sauf les glandeurs du deuxième, ils ont peur pour leur soleil.
— Ils sont propriétaires, eux ?
Keiko observe sa sœur du coin de l'œil.
— Fils de. Il te reste des clopes, par hasard ?
Etsuko pose un paquet de Peace entre elles deux.
— Ah, je vois, rigole Keiko. C'est fumer japonais et mourir japonais, ces jours-ci. Au fait, on a changé de plan pour la manif. Finalement, ce sera à la gare de Shibuya. On sera déguisés en particules atomiques. Ça peut être assez drôle.
Etsuko ferme les yeux et voit sa sœur la tête sous un masque orange, scintillant soudain d'un éclat insupportable.
— Je viendrai, murmure-t-elle, épuisée.” (Dragon Ash)