lundi 16 avril 2012

TEAM ONE - episode 59


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “– Cher Monsieur Aleichem, ma fille m’a beaucoup parlé de vous, je suis enchanté de vous rencontrer enfin.
Salomon, heureux et confus d’être si bien accueilli, tendit une main timide tout en maintenant son regard fixé sur ses pieds.
-       Griselda m’a dit que vous rencontriez ces derniers temps quelques… difficultés dans le domaine professionnel ? Il n’attendit pas la réponse de Salomon, et poursuivit. C’est une telle injustice, vraiment, de ne pas donner leur chance à des jeunes gens talentueux. Croyez-moi, certaines personnes ne méritent pas leur richesse. A quoi sert l’argent, sinon à prendre des paris ? Ce sont ces audacieux coups de dés qui font le génie d’un homme d’affaires, pas la frilosité de tous ces gens qui restent tapis derrière leurs bureaux comme des crapauds en attente d’une mouche.” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “– Que faire ? répond Locus. Leur laisser carte blanche, tout simplement.
– Que veux-tu dire ? je demande, légèrement angoissé.
– Mais oui, tu as raison ! s'exclame Reinette sans lui laisser le temps de répondre.
– Tu as raison, quoi ?
– Écoute, dit-elle en se tournant vers moi, si leur intention est de t'enlever, nous, on les laissera faire.
– Nous en serons même ravis ! interjecte Locus.
– Très spirituel, Jean. On les laissera faire, et nous vous emboîterons le pas, nous vous suivrons à la trace.
– En somme, reprend Locus, nous leur ferons précisément ce qu'ils sont en train de nous faire actuellement : nous les laisserons abattre leur jeu et nous les laisserons nous dire tout ce que nous voulons savoir. Il y a là, il me semble, un bel équilibre.
– C'est justice, en effet.
Reinette et Locus se regardent d'un air satisfait, puis se tournent vers Padlock qui hausse les épaules.
– Ben, et moi ? dis-je. Qu'est-ce qu'il va m'arriver, à moi ? Est-ce que je ne serai pas en danger ?
– En danger mortel, en effet, répond Locus. En gros, on fera de notre mieux pour te protéger, mais rien n'est certain. Tout dépendra des circonstances.
– Du hasard, complète Reinette.
– Un coup de dés ! je ne peux m'empêcher de crier. Je n'ai rien fait, je n'ai rien demandé, et je me retrouve dans une situation où je risque de mourir par hasard !
– Ces risques ne changent pas, ne diminuent pas si tu ne nous aides pas, dit Locus.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “Dans ce courrier, il lui parlait de ces hasards et ces coups du sort qui nous semblent des signes. Il évoquait la présence mystérieuse, non pas la main de Dieu, mais sa trace, les sentiers que Ses pas foulent pour nous. Devant une telle femme, manifestation de grâce éblouissante, il s’en remettait à ce genre de bêtises superstitieuses — à espérer qu’elle fût pour lui une partie de son destin.
Il en était revenu, de ces croyances imbéciles. Fut un temps, avant ses aventures de mercenaire cynique, il croyait même au jugement des mauvais hommes, à leur déchéance, sinon sur Terre, du moins au Ciel. Mais à se voir ainsi, au seuil de la maison de cette femme, il se demandait si tout cela lui était vraiment passé.” (Louis Butin)



(Suite de l’histoire n°5) “L'animal lui descend dans la gorge. Elle ouvre la bouche : c'est le singe qui parle, d'une voix tranquille et veloutée que personne, hors Etsuko, ne comprend.
— Qu'elle se mette à nu, qu'elle sache ce qu'elle aime vraiment ou qui elle aime vraiment. Qu'elle cesse de dériver entre les malheurs des uns et des autres. Qu'elle cesse de fuir. Qu'elle ne cherche pas l'oubli, elle risque d'y périr.
Keiko lui tâte le front du dos de la main.
— Qu'est-ce que tu marmonnes, sœurette ?
— Elle s'est endormie sur tes genoux, Kei-chan.
Les deux hommes se penchent sur Etsuko. Le garçon aux cheveux teints, Ken'ichi, rajuste d'une main tremblante le col de son chemisier. Non que la flèche de Cupidon soudain l'ait atteint : c'est plutôt qu'il sent frémir sous la peau de la jeune femme une présence inconnue. Il a toujours su ces choses. Mais comment expliquer à Keiko que sa sœur est visitée par un yokai ?” (Dragon Ash)