lundi 16 avril 2012

TEAM ONE - episode 57


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Bien qu’il ne s’attendit pas à arriver devant une maison misérable, ou un simple étal de fruits et légumes, Salomon n’en fut pas moins surpris de découvrir la magnificence de la demeure du père de Griselda. M. Larondière était manifestement tout à fait prospère, et sa maison rivalisait d’élégance avec celle de David. Peut-être avait-elle cependant quelque chose de légèrement plus… ancré, massif, l’air d’avoir toujours été là, alors que le manoir des Aleichem, aux moulures plus baroques, semblait plus aérien, tendu vers le ciel. A l’entrée, Salomon fut repris par l’angoisse, et attendit, avant de sonner à la porte, de s’être composé un visage de circonstance.” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Reinette s'arrête de parler et me regarde intensément.
– Tu comprends ce que cela signifie ? demande-t-elle. Tu vois le problème ?
Je ne réponds pas, parce que je ne sais pas quoi répondre.
– Ils n'ont pas appris toutes ces choses, continue-t-elle, par hasard, par un coup de chance extraordinaire, ou en agitant une baguette magique. Il y a une taupe.
– Une taupe ?
– Oui. C'est-à-dire la pire des catastrophes pour une service comme le nôtre. Le Manitou est très malheureux (à ce mot, Padlock ne peut s'empêcher de ricaner doucement). La mission qui nous a été confiée est de découvrir l'identité de cette taupe. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai pris contact avec Argus.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “Coralie, il aura tellement été dans son ombre. Drôle de fille fascinante, cerveau capable des plus miraculeux tours — à Cambridge, on ne parlait que d’elle. Ils avaient croisé les regards, une fois. Elle l’avait dévisagé fugitivement. Il n’avait alors pas compris le sens de son visage interloqué. Maintenant, il pense comprendre : en l’apercevant, elle a cru voir l’autre, le curieux géant. Avait-il donc une telle ressemblance avec ce… ? Il est vrai qu’à l’époque il se laissait pousser les cheveux… C’était avant sa période aux commandos. Mais ce regard foudroyant de la part d’une des plus redoutables intelligences qui se puisse trouver l’avait marqué à vie, avait infléchi son inertie rectiligne d’alors, avait bouleversé sa stupide trajectoire newtonienne : pour retrouver cette exaltation, il avait dès lors cherché partout le danger.” (Louis Butin)



(Suite de l’histoire n°5) “— En proton ?
— Putain, Kei-chan… Oui, si tu veux.
— Viens, murmure Keiko, maternelle.
Etsuko se couche contre sa sœur, pose la tête sur les genoux de celle-ci, regarde le ciel qui lentement s'éclaire.
— Tu ne regrettes pas d'être revenue, hein, Etsu-chan ?
Etsuko secoue la tête.
Sa sœur allume une cigarette.
— Frères et sœurs, bien sûr, on a le droit de se disperser, de prendre son envol. Mais… c'était curieux, toutes ces années. Un trou.
— Elles n'existent plus, marmonne Etsuko.
Du café d'en face, sortent deux cuisiniers épuisés, le bandeau de travers.
— Oh, les sœurs Kagi ! Elles sont longues, les nuits, hein, Kei-chan ? Katsu ? Il est où ?
— Il finit la vaisselle.
Etsuko entend les allumettes craquer, sent le soufre, le tabac frais, le graillon, la sueur et même comme une vague odeur de merde. Elle a la main sur les yeux. L'un des cuisiniers est jeune, les cheveux blonds, la voix curieusement cuivré. L'autre est un petit vieux aux jambes torses qui parle avec l'accent du grand Nord. Keiko caresse les cheveux de sa sœur.
— Ne repars surtout pas, comprend Etsuko.
Une petite patte velue, verdâtre, s'insinue entre ses doigts puis glisse, insubstantielle, sous ses paupières.” (Dragon Ash)