lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 26


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]



(Suite de l’histoire n°1) “Le geste lui rappelle les parties de monopoly familiales et endiablées qui marquaient les soirées d'été de son enfance. Sa mère et lui se disputaient la dernière place, ses soeurs adorant gagner, son frère trichant merveilleusement et son père ne pouvant pas perdre.” (Charles M)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Je trouve les moutons jolis.
Je n'aime pas les immeubles.
Hier j'ai fait du tir à l'arc.
Il y avait un gros insecte tout noir. J'ai eu peur.
Il pleut demain.
J'aime les fleurs.
J'en offre souvent à maman.
J'ai la clef de la maison.” (Alban Orsini)


(Suite de l’histoire n°4) “Le lendemain, Greta avait continué à parcourir les territoires de l’attente, dans une version filmée en extérieur. Un long traveling mélancolique dans les allées du jardin botanique, depuis l’entrée jusqu’à la roseraie, plan sur un regard trouble qui se pose doucement sur les corolles déployées de quelques marguerites. Leurs cœurs jaunes qui ne palpitent pas, bouleversés à chaque souffle.
Elle avait décidé de couper son téléphone, mais sa résolution tourna court. Elle ouvrit une première fois le clapet, composa le code, des fois qu’un message soit venu, puis éteignit l’engin à nouveau. Elle mena ce petit manège quelques fois avant de se résigner à le garder allumé.
Rien
Une absence hors de toute raison valable, l’anniversaire oublié se transformait en quelque-chose de plus profond, une manière de tragédie – mais peut être sentait-elle palpiter là, tout autour d’elle, dans l’air ambiant, toutes ces ondes qui portaient l’annonce de la disparition de l’avion.
Elle avait fini par s’asseoir, contemplant toujours l’écran, indécise. Elle ne l’appellerait pas.
Elle voulait continuer à savourer ce moment comme un bonbon qui pique, une sucrerie qui fond lentement sous la langue. Ca lui rappelait l’histoire du chat dans la boîte du chat de Schrödinger, à la fois vivant et mort. C’était pareil. Sauf qu’elle y avait collé son mari.
S’il te plait, dessine-moi Nils?
Ne t’inquiète pas, disait-elle pour s’apaiser un peu quand-même, il est exactement comme tu veux qu’il soit, à l’intérieur de cette boîte qui ressemble à un téléphone.
Mais qu’est ce que tu veux? Tout ceci n’est qu’une page de roman, cette attente comme ça, ces évanouissements, ça n’arrive pas réellement.
Et si je veux que ça m’arrive à moi ? Me faire envoler par les souffle léger comme un cœur de marguerite ?
Elle partit sur les chemins, se perdre parmi les buissons de roses. La poussière de l’allée se saupoudra sur ses chaussures vernies. Le long d’un tronc, un lucane grattait l’écorce.
Pas un nuage dans le ciel
Tout était absolument parfait
Elle laissa le vent printanier l’envoler. ” (Julien D.)


(Suite de l’histoire n°5) “Maya se tut de nouveau. Puis elle reprit : « Cela fait longtemps que mon père parle du Boulier, je pensais que cela faisait partir des choses bizarres qu’il étudiait dans ses grimoires. Il marmonnait parfois : « Boulier, boulier… », en roulant des yeux, et en tournant les pages. En réalité, cela n’a rien à voir avec l’Egypte, il s’agissait d’une association où se rendait ma mère, lorsqu’elle prétendait aller chez sa sœur. J’ai compris ça après l’incendie, quand je me suis rendue dans l’immeuble où résidait ma tante pour y retrouver ma mère et tout lui raconter. J’ai monté les étages de la tour et quand j’ai sonné à la porte, j’ai remarqué le panneau sur celle de l’appartement d’à côté. Il était posé sur le sol, sur les moutons d’une épaisse moquette, et sur fond de campagne affriolante une inscription « Le Boulier ». A ce moment là je n’ai pas encore fait attention et j’ai appuyé sur la sonnette de l’appartement de ma tante.”(Juliette Sabbah)