dimanche 1 avril 2012

TEAM ONE - Episode 50

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]




(Suite de l’histoire n°1) “En attendant, il fallait bien que Salomon trouve un moyen de gagner sa vie. Comme disait son père, « on n’attrape pas les poissons en dormant ». Il essaya de se procurer d’autres cours, mais les enfants des riches semblaient être tout à coup devenus tous intelligents, et les pauvres ne s’étaient toujours pas enrichis. Il n’y avait donc guère d’opportunités de ce côté-là. Partout où il allait, frappant aux portes, se composant une mine de circonstance, étalant ses papiers, ses diplômes, les quelques lettres de recommandation qu’il avait réussi à obtenir, Salomon essuyait des refus. Même lui, qui croyait à la persévérance, qui avait toujours préféré la tortue au lièvre de la fable, finit par abandonner. ” (Alice Bé)



(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


 

(Suite de l’histoire n°3) “Le serveur vient, nous lui annonçons que nous allons encore attendre.
– Pff, qu'est-ce que je suis fatiguée, dit brusquement Reinette. Je dors debout.
Je m'apprête à lui répondre par l'expression de ma sympathie, mais je suis interrompu par Padlock, qui grogne :
– Mais il arrive ou non, ce chameau ?
Je me décide enfin à poser une question :
– Mais qui doit venir, enfin ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que je fais ici ? Reinette ?
– Désolée, répond-elle. Ce sont mes supérieurs qui ont insisté pour que je ne te voie pas seule.
Un silence inconfortable s'installe. Je regarde l'heure : 13h15. J'ai l'impression d'être assis à cette table depuis des heures. Je fais signe au serveur de s'approcher, et je lui demande de m'apporter, à moi aussi, un saumon en papillote. Pendant que je commande, j'entends Padlock qui s'écrie :
– Ah, te voilà, la tortue !
Je tourne rapidement la tête vers la porte du restaurant. C'est Jean Locus.” (FG)



(Suite de l’histoire n°4) “— Où se trouve-t-il ?
— Dans l’aquarium…Je… Qui êtes-vous ? Qu’est-ce qui m’arrive ? On se traîne, non ? On n’arrivera jamais à t…
— Et merde, elle s’est endormie, fait un comparse.
— C’est vraiment difficile à doser, fait l’homme au sourire mystérieux.
— Mais l’effet est impressionnant. Une part d’elle se considère vraiment des nôtres.
— Cela fait dix ans qu’on met ça au point. Recherches comportementales, inhibition, influx mentaux primaires, intelligence du groupe.
— Oui, je sais. La stigmergie. J’ai lu le mémo. L’étude du fascisme et du comportement des blattes. La biologie, la neurologie, mais aussi Elias Canetti et d’autres philosophes… Mais bon, moi je suis plutôt là pour l’intégration des contenus exogènes… »
Il se tripote le menton et coupe :
« Bon. Il faut envoyer le message à la colonie : récupérez le secret au lieu d’habitation de l’agent Sepia. »” (Louis Butin)



(Suite de l’histoire n°5) “Il se propulsa au milieu du bassin et fit la planche jusqu'à ce que ses cervicales se révoltent. Il l'avait vue, héroïne en combinaison orange arpentant les rivages dévastés, triant les décombres. Le soir, dans des cabanes de fortune, elle servait des bols de riz fumant à de très vieilles dames. On riait, on pleurait, les vieilles chantaient de leur voix cassée. Un bruit le tira de ces fantaisies sentimentales. Cavalli, le technicien des aquariums, avait plongé du cinq mètres. Arrow le reconnut lorsqu'il émergea de l'eau, ses longues tresses blondes ruisselant sur ses épaules.
— Hi, Pan, s'exclama le nouveau venu.
— Hi, Poséidon, répondit Arrow.
Comment survivait-il en plein désert, ce fils de la côte ? Arrow le vit filer au fond du bassin, laissant dans son sillage une traînée de bulles blanches. Puis ressurgir à cinquante centimètres de lui.
— Oh !
— Faut que je te parles d'un truc, Arrow.
— Toi aussi ?
— Y a rien qui presse. C'est le Livre, je coince.
— Ah, tu y es, toi aussi ?
— Ça laisse du temps, les aquariums.
Cavalli s'ébroua.
— Passe me voir en fin de journée, dit Arrow. Tu verras Deirdre, comme ça. Et je dois avoir un disque à toi.” (Dragon Ash)