lundi 16 avril 2012

TEAM ONE - episode 55


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Quelques jours plus tard, le pas vif et l’œil alerte, Salomon se rendit dans une maison cossue d’un quartier résidentiel de la ville, pour rencontrer son futur employeur. A dire vrai, son assurance n’était que de façade, et au fond de lui-même il n’aurait rien tant souhaité que de rester confortablement chez lui. Mais même cela n’était plus possible. Mme Cohen ne cessait de lui demander des nouvelles de son fils, et Salomon, rougissant de sa propre poltronnerie, n’avait osé lui avouer qu’il avait bien vite renoncé à demander de l’aide à son cousin, après que celui-ci avait si violemment réagi à une banale allusion à la condition présente de Hershe. Mme Cohen continuait cependant à croire en sa bonne étoile, que Salomon se serait bien passé d’incarner. Elle n’avait toujours pas eu de nouvelles de son fils, bien qu’elle n’eut cessé de se rendre au commissariat pour en obtenir. Les policiers, après lui avoir dit que Hershe avait été emmené en-dehors de la ville pour être interrogé, étaient toujours restés muets. Le sujet même de ces interrogatoires (il était bien difficile d’imaginer ce bon à rien de Hershe en redoutable comploteur) demeurait un mystère. ” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Je ne sais pas très bien comment il a fait, mais Argus a réussi à convaincre les autorités iraniennes de tourner là-bas, en Iran. Une scène importante devait se passer dans la grande mosquée de Téhéran, cela lui a été refusé, mais on lui a permis, en revanche, d'aller presque partout où il voulait. Je crois que les Iraniens se sont imaginés que ce film serait flatteur pour eux et leur pays, je ne sais pas. Toujours est-il qu'Argus a choisi de faire un tournage de nuit, assez loin de toute ville, dans un champs où broutaient quelques moutons. Ils étaient en train de filmer, les acteurs récitaient leur texte, quand tout à coup, derrière eux, un objet extrêmement lumineux a traversé le ciel à une vitesse extraordinaire, beaucoup plus rapide qu'un avion.
Remarque bien que c'est Argus lui-même qui nous a raconté tout ça, et il nous a montré ses rushes pour le prouver. On voit très bien, derrière les acteurs, cette espèce d'étoile filante, et on peut entendre une sorte de sifflement grave.
À ce moment, Locus, interrompit Reinette et prit la parole à son tour.
– Or cet objet était beaucoup trop lumineux pour être un météore, beaucoup trop rapide pour être un avion.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “***
Devant la maison de Coralie, Antoine, perplexe — il a échoué. Il sait, il sent que quelque chose lui a échappé hier soir. Sans ce géant à tête de mouton, il aurait su mener à bien sa mission.
Et maintenant, on l’a mis sur la touche. Des tueurs pour le dégager, il les a repérés en quittant l’hôtel en douce. Il s’y attendait — au moins, son instinct aura prévu ce coup-là. De vrais sales types, cette organisation. Il a fait ce qu’on lui a dit de faire : séduire la cible, la droguer (le pot de glace), ouvrir l’œil, repérer les lieux (près de cent photographies envoyées de son portable) et même montrer ce fichu DVD pornographique, aussi gênant que cela a pu être.
” (Louis Butin)




(Suite de l’histoire n°5) “La nuit est presque finie, elles sont assises devant les marches du cabaret de l'Amour et pourraient compter les étoiles si le ciel n'était pas si brumeux.
— J'ai pris la décision de rester, dit Etsuko, de changer de vie.
— Je ne peux pas dire que ça ne me fasse pas plaisir, reconnaît Keiko.
Katsu dans le bar fait la vaisselle en chantant. S'ils n'avaient pas bu, s'il n'était pas si tard, ils iraient en voiture sur la plage, les héritiers Kagi.
— Et changer de vie, ça veut dire quoi ?
— Vous aider, dans un premier temps. Puis trouver un autre métier.
Il se peut d'ailleurs, songe Etsuko avec une angoisse sans nom, que le Grand Bouddha ait également avalé sa science. Elle n'a plus aucun souvenir de ce qu'elle faisait là-bas, ailleurs qu'elle a bien du mal à définir. Longs bâtiments blancs dans un désert rouge, orange le soir ? Vraiment ? Mieux vaut éviter le sujet. Elle ne veut pas inquiéter son frère et sa sœur et mentira par conséquent, une fois de plus.
Un œil doré clignote dans sa mémoire.
— Je vais me renseigner sur les écoles de cuisine.
— Mais tu sais, le bar peut nourrir trois personnes.
Etsuko cependant se voit, un foulard dans les cheveux, vendre des beignets de pieuvre à Enoshima. Le soir, elle dort dans une maison qui ne fait pas plus de dix tatamis. Ou bien dans une cantine de fortune — autre mensonge qui la rattrape : elle fait cuire des marmites entières de soba pour les orphelins du Tohoku. La pluie claque sur les bâches. ” (Dragon Ash)