lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 46


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Enfant, quand il jouait avec des petits soldats c'était pour lancer sur les maisons de poupée de sa soeur des assauts qui duraient des heures, avec des règles d'une complexité folle. Ses amis se divisant entre ceux qui aimaient les règles et qui jouaient aux échecs et ceux qui n'en voulaient pas et qui jouaient aux soldats, il jouait seul le plus souvent et prenait les deux camps. ” (Charles M)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Dame pipi, dame pipi : je suis très début du siècle vous savez, et j'fais des rêves de début du siècle, des rêves de forêts et d'mousses que j'fais et défais et qui fuient toutes civilisations. Lieux d'aisances, water-closets : it's closed qu'on vous dit, v'nez pas si on vous prévient pas, it's closed, que j'fais. Moi j'passe derrière et j'vaque de sorte à nettoyer l'merdier qu'vous faites, avec pour but qu'les cafards y s'la ramènent pas après avec leurs dégueulasseries d'cafards. Moi j'aime pas ça, les cafards. Les cafards y z'aiment le chaud, j'vais t'en faire moi du chaud, un vrai feu de joie avec mon pschitt. J'vais leur faire jouer du Beethoven et pas qu'un peu, vont bien voir. Vont jouer du violon avec leur pattes, vont tricoter des pulls aussi. J'peux être dure, faut pas croire : les bêtes, c'est pas mes potes : on est pas faits du même moule. Sinon, ça s'saurait : j'en élèverai. Si Dieu avait voulu l'contraire, il aurait pas fait c't'histoire à coucher dehors d'Tour de Babel et on parlerait l'même langage eux et moi et on s'rait poteaux comme des cochons mais c'est pas l'cas : les cancrelats moi j'les écrase. J'vais pas faire dans la philosophie non plus, j'ai pas qu'ça à foutre. J'suis pas l'amie des bêtes : les oiseaux oui, et encore, tant qu'y font pas chier, parce qu'ils chantent dans le joli, mais les insectes, les abeilles, les cancrelats, les blattes, moi j'aime pas. J'les rends compote qu'y z'ont même pas l'temps d'dire "compote" et j'les décolle à coups de jets d'eau sous les godasses qu'ça coule directe dans la bonde au milieu des latrines. C'est malin, c'est qui qui nettoie après ? Rajoutez dix francs tiens pour la peine. C'est une maison correc' ici. J'sais pas qui vous a parachuté là mais y se sont gourés. J'vais vous faire passer l'envie, tiens, d'pisser à côté...

Contre un mur, y z'ont mis une annonce publicitaire. Un mec dit à sa grosse : "Le fromage blanc, c'est plein de bonnes protéines ! Qui c'est qui va être musclé comme un dieu grec après ça ?" et la fille de sourire comme une idiote façon lavandière qu'à tellement pas d'cerveau à elle qu'elle est obliger de l'louer à quelqu'un d'autre. Elle tend au type une cuillère de j't'en foutrais moi, du fromage blanc dans la tronche.
J'sais pas qui va être musclé comme un dieu grec après ça, mais j'imagine assez bien qui va s'retrouver gras comme un goret tiens : on va te l'mettre en fines tranches qui continuera plus vraiment à faire le beau dans son marcel de dieu grec.” (Alban Orsini)


(Suite de l’histoire n°4) “ Il erre ici et là, à la recherche de la sortie, mais plus il avance et plus il sait qu’il ne la trouvera jamais. Depuis quand évolue-t-il dans un rêve, il ne sait pas vraiment. Probablement ne s’est-il même pas réveillé. Est-il toujours sur la moquette de Son bureau ? Dans son lit ? ou complètement ailleurs ? Peut-être qu’il n’est même pas Christobal. Il pourrait s’appeler Nils, avoir été parachuté sur une ile déserte. Il s’est endormi sur le sable et il rêve qu’il s’appelle Christobal, qu’il travaille dans un aéroport. Ca expliquerait le flou qui entoure les détails techniques. Des sonars, des tours de contrôle où l’on joue au poker en ligne, le comportement de tous et surtout le sien, cette sudation extrême, cette impression de tourner en rond. Et Elle alors ? Elle pourrait aussi bien s’appeler Greta et vivre dans une tour, dans un appartement avec vue en France. Ils pourraient bien être mariés depuis longtemps. Il aurait oublié la date de son anniversaire et Elle l’aurait attendu. Elle aurait joué à être quelqu’un d’autre et, dans son sommeil, ils se seraient retrouvés là, dans cet aéroport situé à mi-chemin d’eux, dans ce fantasme absurde. Tout est permis ! Le vertige prend Christobal. Il se dit qu’il pourrait aller plus loin encore, que tout aurait été provoqué par une abeille, ou pire encore, que tout arrive par sa faute, par le simple effet de sa volonté, parce qu’il vient de penser à une abeille, mais là… ça devient compliqué. Les idées se multiplient, les perspectives s’élargissent et il commence à se dire que ça doit ressembler à ça, de penser en quatre dimensions.” (Julien D.)



(Suite de l’histoire n°5) “Maya se leva de son lit, et se changea pour sortir. Plus elle y pensait, et plus elle se disait qu’elle devait dégager de cet hôtel. Et comme si elle venait de se formuler une prophétie, elle s’aperçut en appuyant sur la poignée de la porte que celle-ci était fermée.  Elle tira de sa poche la clé de la chambre (avec le porte-clé en forme de scarabée, comme le talisman de l’homme remarqua-t-elle à nouveau), mais peine perdue. Elle était bloquée là comme une princesse dans son donjon ! Jetant un coup d’œil par la fenêtre, elle appréhenda la distance qui la séparait du sol et abandonna rapidement l’idée de tenter ce passage, faute de posséder un parachute. ” (Juliette Sabbah)