lundi 16 avril 2012

TEAM ONE - episode 53


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Salomon, le visage tourné vers le mur, pour que l’épicier, qui était resté à côté de lui pour ne pas perdre une miette de la conversation, bégaya.
- C’est… vraiment très généreux de votre part. Oui, je… j’accepterais avec plaisir.
Pouvait-il lui dire qu’elle venait, une fois encore, d’illuminer sa vie, de lui donner un but, de lui permettre de fuir ses questions et ses difficultés ? Non, il devait se contenter de ces quelques mots marmonnés, à peine prononcés, qui ne devaient être entendus que d’elle. Mais l’épicier les avait saisis au vol de ses grosses mains aux senteurs d’épices.
-       Alors, Monsieur Aleichem, vous avez trouvé du travail ? Mazeltov, vous avez bien de la chance. Tout le monde ne peut pas en dire autant, de nos jours, surtout dans ce quartier.
Il y avait comme une petite lueur méfiante dans les yeux du commerçant. Salomon, mal à l’aise, le remercia brièvement de son aide et sortit de la boutique pour respirer l’air frais du dehors.” (Alice Bé)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “– Et qui t'a envoyé ce texto ?
– Je n'en sais rien, mais d'après les renseignements que j'ai pu obtenir, c'est toi, Locus, qui me l'a envoyé. Et au moins deux autres après.
Locus me regarde dans le rétroviseur, les yeux ronds comme des ampoules. Pendant quelques secondes, il est littéralement bouche bée. Puis le besoin de regarder la route lui fait détourner les yeux, et quand il se tourne vers moi de nouveau, il est redevenu impassible.
– Bon, dit-il, notre adversaire est très fort. C'est la leçon que je tire de tout ça. Qu'est-ce que tu en penses, Reinette ?
Elle met un instant à répondre.
– J'en pense que j'aimerais mieux être sur une plage quelque part, à jouer au badminton. Il n'est pas trop tard, d'ailleurs, Jean. Continue jusqu'à l'aéroport, on prend l'avion pour les Seychelles, dans une dizaine d'heures on a tous les pieds dans la mer.
– Je suis sérieux, Reinette.
– Moi aussi, répond-elle immédiatement. Franchement, je vais te dire ce qu'on devrait faire. Après, c'est toi qui décides, donc tu fais ce que tu veux. On devrait tout dire à notre petit chaton curieux, et en faire notre ami, notre allié. Voilà ce que je pense.” (FG)


(Suite de l’histoire n°4) “Le vrombissement s’amplifie, c’est une chute. Et l’on se dirige vers un point de focalisation, la rencontre des deux faces étrangères. La part la plus simple l’emporte, l’asymptote magnétique, l’hébétude stigmergique où vont s’harmoniser les oscillations mentales. Nous y sommes, semble-t-il, au néant, à l’abri, dans la pulsation des autres contre le monde inconnu.” (Louis Butin)



(Suite de l’histoire n°5) “— Et comment fais-tu pour baisser la garde ?
— On va se débrouiller, Arrow, souffla le Chasseur fou, au volant du bus.
— Où va-t-on ?
— Je t'aurais bien emmené au Labyrinthe, mais on n'a pas le temps. Edison's Needle fera l'affaire.
Arrow, excité, raconta la visite du surfeur.
— Oui, la nasse se referme, dit le Chasseur, qui ricana aussitôt.
— Je te dis, il nous en veut, ce con.
— Qui ?
— Van Doorn.
— Je ne veux pas qu'il me voie l'âme nue, pouffa Arrow.
— Toi aussi, tu es vraiment con, parfois.
Hunter alluma la radio. Arrow posa la tête sur la vitre. La nuit pour une fois était sans nuage. Il avait faim et voyait déjà des étoiles pourpres. L'âme dépouillée : c'est ça, sûrement, ce fœtus tremblant sous les astres muets.” (Dragon Ash)