dimanche 15 avril 2012

TEAM TWO - episode 12

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Il scanne les alentours immédiats de sa pensée pour voir si une petite idée de génie n'y aurait pas été parachutée, tombe sur un vide intégral, et perd quelques précieuses secondes à injurier l'univers sur l'injustice en général et la lenteur de son cerveau en particulier. Rien à faire, l'idée lui échappe. Il prend un petit air de brebis égarée en tordant vers le bas les commissures de ses lèvres.  A son regard fixe, il sent bien qu'il est temps de répondre.” (Charles M)




(Suite de l’histoire n°2) “Il fut tiré de sa rumination par la lueur d’une lanterne, qui se balançait devant eux à vingt pas, derrière le riche équipage d’un magistrat, qui, sans doute, se rendait comme eux, au monastère. Ils s’approchèrent des gaillards qui portaient le palanquin: “Où allez-vous d’un pas si décidé? - Le monastère organise une joute pour sélectionner des novices. Et un magistrat doit siéger aux délibérations pour valider l’équité du processus. Notre maître, Messire Sen, s’y rend sans enthousiasme.” ” (David M.)




(Suite de l’histoire n°3) “On peut se dire qu'après la communication, j'ai littéralement été parachutée dans le milieu de l'aménagement des espaces verts urbains et cela sur un coup de tête... mais il n'en est rien ! La nature a toujours été au centre même de mon existence comme un nombril et la communication s'est révélée être un pis-aller à peu près acceptable _certes_ et domestique et gentil et mignon comme des viscères ou un oedème pulmonaire lésionnel... mais ça ne pouvait malheureusement pas durer éternellement tant je ne suis pas un mouton _ leçon n°3.
Depuis toute petite mes parents me poussaient vers une carrière prestigieuse, et cela des quatre mains "Vas-y, vas-y, Papa et Maman te regardent" : la communication est un domaine qui a au final rempli le rôle qu'aurait tout aussi bien pu avoir ceux du droit, de l’ingénierie ou bien encore celui de la recherche contre le cancer : de quoi être encadré sur le mur et rendre des géniteurs très heureux au point qu'ils puissent mourir tranquillement dans des draps de satin rouges et cela avec des cotons fourrés dans le fion pour éviter qu'ils ne se vident sur _ très justement_ les draps de satin rouges.
Après ce n'est pas ma faute si je suis née dans une dictature sud-américaine, que j'ai rejoint les rangs d'un autocrate et que je me suis mise à empiler des cadavres ou bien des corps encore bien vivants pour les découper en petits bouts adéquats et de même gabarit afin qu'ils ne se reproduisent plus : J'AI PAS TUE LA TORTUE AVEC UNE PIERRE, MINCE, ARRÊTEZ DE DIRE ÇA TOUT LE TEMPS : ÇA FATIGUE TOUT LE MONDE ET CE N'EST PAS CONSTRUCTIF POUR UN SOU !!!!

J'ai réussi le concours national des paysagistes nationaux.

_ Avez-vous réussi le concours national des paysagistes nationaux ?
_ Oui bien sûr...
_ Et pour la tortue ?
_ Je l'ai eu du premier coup !

Et je suis devenue paysagiste nationale et je n'ai jamais plus torturé de dissidents communistes chiliens. Ensuite ce ne sont que des ormes qu'il s'agit d'aligner, mais c'est une science et ça s'appelle être rectiligne et c'est si passionnant comme une érection. Il faut savoir observer, se démarquer, avoir des idées. Abattre du travail et des arbres _ ah ah_ et cela avec une serpette courbe très jolie comme la main pleine d'arthrose d'une vieille dame en fin de vie qu'on aide à traverser la route avec mansuétude.

_ Vous mentez.
_ ... et puis faire un jardin d’acclimatation...
_ Vous êtes Doso. Rien de vous n'est fertile.
_ ... qui propose autre chose au citadin curieux...
_ Jamais elle ne vous sera rendue. Vous savez ce que vous en avez fait...
_ ... et c'est ce qui a justifié ce changement d'orientation professionnelle.

Et on m'a mise à la tête d'un projet très audacieux de jardin botanique.” (Alban Orsini)





(Suite de l’histoire n°4) “La cinquième plongée du Veilleur se devait d’être décisive. Il savait que ses bras ne lui laisseraient pas accomplir d’autre tentative. La tortue malicieuse – il avait oublié son prénom – qui lui avait suggéré cette pêche peu banale s’ébattait le long de l’appareil, battant mollement de ses nageoires. A défaut d’une bonne idée, il décida de suivre l’instinct de l’animal. Il y avait du mouton chez ce veilleur dans son obstination à suivre des signes qui ne lui apportaient que peu de lumière. L’espace d’un instant, le doute l’étreignit Ne suivait-il pas les pas d’un quelconque esprit facétieux qui se serait amusé à le noyer ? Il n’y avait que peu de justice dans le monde des esprits – ou une justice bancale, du genre que lers hommes ne pouvaient pas comprendre.
La preuve, par les ouvertures, il voyait tous ces gens prisonniers de l’oiseau d’acier qui bougeaient dans tous les sens. Chacun s’état saisi de ce qu’il avait trouvé à portée de main et qui auraient pu leur apporter une chance de salut. Il les voyait, la tête en bas, encore accrochés à leur siège, qui se passaient leur gilet de sauvetage autour du cou. D’autres serraient de petites croix ; Un autre encore avait préféré s’emparer d’un parachute. Une indécision totale s’était emparée de l’homme après qu’il se soit approché des hublots.
Puis les signes s’éclaircirent enfin, l’appareil disposait d’une autre ouverture. Le Veilleur posa ses mains sur la paroi métallique, chercha une poignée, la trouva, tira, et c’est à ce moment que tout s’emballa alors qu’en réponse la porte s’ouvrait. L’eau s’engouffra dans l’appareil et le chamane aspiré se dit attristé que les esprits lui avaient joué un bien mauvais tour.” (Julien D. assure l’intérim de 008)






(Suite de l’histoire n°5) “« Je vous le dirai une fois que nous serons arrivés », répondit l’homme. L’atterrissage se déroula le plus normalement du monde, sans recours aux parachutes ou aux toboggans d’urgence, aucune de toutes les catastrophes que Maya imaginait régulièrement quand elle prenait l’avion. L’appareil s’arrêta tranquillement près un champ, de sorte que Maya s’imaginait difficilement qu’elle allait débarquer à Delhi. Elle se demanda où elle pourrait continuer tranquillement la conversation avec l’homme et commença à réfléchir au choix d’un hôtel.” (Juliette Sabbah)