lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 38

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]



(Suite de l’histoire n°1) “"Fait-il jour ou fait-il nuit? Ils croient voir simultanément les tracés blanc des boeings et les fluos diffus des néons publicitaires. Leurs ombres projetées le sont-elles par le soleil ou par la lampe hallogène dans l'angle? Elle se frotte les yeux. On l'a dit, le sommeil était profond et le réveil est difficile."” (Charles M)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “et au profit immédiat et puis au final, on vous force à customiser vos curriculum vitae : on abrège ce qui est comme les souffrances dans les faits, on délaye les soit-disant compétences dans du joli et de la guimauve colorée et la guimauve, ce n'est que du sucre et le sucre, on le trouve aussi dans les sodas qui rendent gras, le suc de plantes très toxiques qui se referment sur toi et te digèrent _ ERROR_INSTALL_LANGUAGE_INSUPPORTED_, petits bouts par petits bouts et cela très lentement  "je suis capable de gérer une équipe", "autonomie", "je peux travailler sous la pression", "réactive", "je sais prendre des initiatives", "je fais preuve d'un franc-parler fort apprécié", "je suis lucide", "j'aime entretenir avec mes clients des relations amicales tout en restant professionnelle", "je fais preuve d'un fort leadership", "je drive des situations très complexes", "je match avec des équipes pour surligner les trucs et les machins", "je surperforme constamment les bidules" mais on ne fait jamais rien que tourner en ronds concentriques et les requins font de même _ si on a un jour consulté un Manuel de Survie en Pleine-Mer, on sait très bien ce que cela signifie_ et ils se présentent dans notre dos pour mieux nous bouffer sur des matelas gonflables en pas de couillles _ERROR_FONCTION_NOT_CALL, si nous ne sommes pas capables de nous arracher et claquant des portes, nous ne sommes plus rien, et puis là-dessus la hiérarchie de renchérir "notez les cinq points dont nous avions parlé lors de notre dernier entretien annuel et essayez de voir si vous avez progressé et si c'est le cas : mettez une croix au stylo feutre rouge, sinon, laissez la case vide... vous verrez, il y en aura peu, des croix, et vous comprendrez aisément notre injonction à performer" puis "performer" et les requins perforent en pleine mer sauf que des croix, toi, tu en vois des tas, tous les jours, ça fait des petits cimetières qui s’amoncellent sur les bas-côtés, parce que les cimetières, on les met un peu loin du coeur des villes, on les met entre deux échangeurs d'autoroute "Bienvenue à Machin"/ "Vous quittez Machin" "Au revoir" "Bye Bye" "Kiss Kiss" et les croix, ça fait des registres, tu veux en faire des autodafés et puis tu les faits, et tes autodafés prennent la forme d'une rébellion de petit chien _ un bichon bolonais _ERROR_INSTALL_TEMP_UNWRITABLE_ tu donnes ta démission parce que tu n'es pas un mouton, non, tu ne l'es pas, toi tu fais juste des rêves dans lesquels tu fais s'écraser des avions, et puis tu comprends les signes, tu comprends ce que ça veut dire, c'est comme la mousse qui pousse sur les troncs d'arbres et qui indique le nord, ça veut dire que tu as le pouvoir, de tout faire changer , à grands coups de baguette magique, que tu peux choisir pour un temps ta vie, et profiter des parcs en fleurs, et des jolis choses de l'avenir aussi” (Alban Orsini)


(Suite de l’histoire n°4) “Il y avait toutefois dans les errances de l’homme sur la plage un je ne sais quoi qui gênait le veilleur. Les ombres allongées, sans doute, lui donnaient une drôle de silhouette, et puis cette manière de retourner les pierres du pied et de rendre à la mer les petits objets qui ne lui convenaient pas. Le froid s’était installé et le Veilleur retourna au tas d’affaires qu’il avait regroupé à un endroit. Il demanda aux naufragés de se déplacer à l’abris du vent, derrière le tas de pierres et commença, faute de mieux, la construction d’un mur en entassant quelques pierres. Les autres avaient comme perdu l’esprit, ils s’étaient recroquevillés sans comprendre ses gestes. Un grand abattement les avais saisis et il pouvait sentir que chez certains, l’avion leur manquait, comme s’ils avaient eu la sensation que leur destin aurait du se terminer dans le ventre du monstre abattu. Ils n’osaient plus regarder la mer. Ils n’osaient plus rien regarder. La grande déferlante avait noyé toute velléité de survie et seuls subsistaient le Veilleur et l’homme à l’ombre inquiétante, son double dont il ne savait que penser. Et puis il y avait le mouton aussi, et c’était sans doute la chose la plus incompréhensible sur ce caillou.” (Julien D.)


(Suite de l’histoire n°5) “« Vous vous demandez si je mens, n’est-ce pas ? » commença-t-elle. L’homme frisé hocha la tête sans répondre, un vague rictus mélancolique imprimé sur ses lèvres. « En effet, dans l’avion, vu votre comportement, vous n’aviez pas l’air de tout ignorer des enseignements du Boulier ». « En fait, si », continua Maya. « J’ignorais que ces techniques provenaient du Boulier. J’ignorais aussi que ma mère suivait des cours d’auto-défense pour femmes dans un centre tel que celui-là depuis des années. C’est elle qui m’a enseigné cela alors que j’étais encore au berceau, dans la salle de gymnastique de la tour où habite ma tante. Au cas où un inconnu te suivrait, elle me disait. Pour moi, c’était comme des cours de magie ».” (Juliette Sabbah)