lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 28


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Il effleure sa nuque et lui demande si ça la gênerait s'il était fétichiste des nuques. Elle lui dit que non, mais que ça n'est pas vrai, que les fétichistes des nuques n'existent pas, même s'ils devraient, et qu'il ferait mieux d'arrêter de rêvasser sur son enfance monopoly et de lancer les dés, ce qu'il ne fait pas, persuadé qu'il a quelque chose à y perdre, que s'il les lance il y perdra plus qu'il ne peut espérer y gagner. ” (Charles M)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “"Je prendrai le mi-cuit.... qu'est-ce que c'est ? Pardon ? Mais enfin, moi je ne sais pas, c'est censé être vous le spécialiste. C'est sur la carte, le menu, juste ici après la crème brûlée et les sempiternelles profiteroles. C'est un gâteau dont la pâte, vous voyez, est mi-cuite donc mi-cuit. Mi / cuit. C'est très intelligent comme façon de nommer un aliment. Mi / cuit. Il pourrait y avoir la même chose pour d'autres plats très spécifiques comme le pas-bon, le bien-dégoûtant, le trop-cramé, le qui-pue, le qui-colle, le qui-donne-la-chiasse."

Nous sommes allé au restaurant hier.
Avec maman.
Puis nous sommes retourné à la maison.
Elle a fait une de ses crises alors je suis allé me caché dans la cabane du jardin.
La cabane du jardin est derrière le petit terril et le massif des fleurs.
Je pensé être cachée.
Mais elle m'a trouvé.
Parce que les fleurs, ça attire les abeilles et que les abeilles ça pique, alors une abeille m'a piquait et j'ai crié alors ma maman m'a entendu, alors ma maman m'a trouvé et elle m'a dit que c'était une guêpe, pas une abeille, puis elle m'a enfoncé la tête dans le petit terril avec son gros pied de maman.
Je ne crois pas que ce soit ma maman.
Je crois que c'est un monstre qui prend des allures de ma maman.
Ou bien une projection de moi parce que dans un sens, je suis bien folle.
Les enfants disent-ils ça ?” (Alban Orsini)


(Suite de l’histoire n°4) “S’asseoir au comptoir, encore ivre de pollen, chasser l’abeille d’un revers de main, commander un verre de blanc et sourire. Le jeu commence. Elle fait sonner ses ongles sur le zinc, les ombres s’apaisent, le portable peut rester éteint, plus besoin de béquille émotionnelle. Se retourner, faire du regard un rapide tour de salle. Un étudiant qui révise, deux filles, presque des femmes, encore en chrysalide, qui discutent de leurs prochaines vacances, les sujets futiles papillonnent dans l’air doux de mai. Un rayon de soleil vient de la caresser alors qu’elle peaufine son rôle. Elle a repris ses études, une matière scientifique, quelque chose de complètement différent de tout ce qu’elle a fait, pourquoi pas la chimie tiens ? Elle ne se sent aucune affinité avec les molécules. Pas plus avec les tubes à essais, mais elle veut bien essayer, pour une journée. Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, elle a pu retourner à l’université. Son appartement est sous les toits, une jolie mansarde qu’elle a décoré avec des tentures et une reproduction de Modigliani, un truc foutraque qui change de cet immense espace qu’elle occupe seule, un endroit douillet, un cocon où il fait bon s’enfermer. Elle fume par une petite lucarne qui donne sur les toits de zinc et, de là, elle écoute les rumeurs de la rue, elle se perd dans les cheminées. Sa nouvelle vie se consume en bouffées de Chesterfield…” (Julien D.)


(Suite de l’histoire n°5) “Quelques instants plus tard, j’étais assise dans un fauteuil, ma tante chassait le chat de sa canne, préparait du thé et arrangeait ses pots de fleurs pour se donner une contenance. Elle m’a bien vite tout raconté. Voilà des mois qu’elle couvrait ma mère pendant que celle-ci se rendait au Boulier, une association d’assouplissements physiques qui couvrait une secte s’adonnant à des rites relativement compliqués mais assez inoffensifs – me dit ma tante. « Maya, il faut me croire », elle n’arrêtait pas de répéter ça. Moi, je voulais simplement comprendre ce qui avait fait brûler notre maison, et peut-être mon père avec.” (Juliette Sabbah)