lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 45


[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]


(Suite de l’histoire n°1) “Il s'interroge une heure, en temps subjectif, "est-ce que je lui demande ou pas?"  car il sait bien qu'une demande appelle une réponse et qu'il a souvent préféré l'incertitude aux réponses qu'on lui faisait. Il rêve de trouver des amis qui écouteraient ses questions et n'y répondraient pas. Il lui demande, que recommence-t-on. "A jouer aux dés, enfin!" répond-elle avec un naturel déchirant.” (Charles M)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Alors je me suis réveillée en pleine forêt sans savoir pourquoi j'y suis et qui m'y a mise.QUI ? Je suis griffée de tous les côtés, j'ai terriblement mal de partout, des abeilles m'ont piquée _ je déteste les abeilles_ou bien il s'agit d'autres animaux plus terrifiants encore tels David Lhomme, je ne sens plus mes membres alors j'hurle, j'hurle tout ce que je peux mais je suis si faible que mon cri s'arrête à la glotte, inefficace. Un cri de nouveau-né. Alors je me mets à me poser tout un tas de questions en diversion comme : vais-je rester encore ici ? (cinq mois que j'y suis) Vais-je devoir encore continuer de survivre ? Que continuer à manger ? Quels poissons continuer de pécher ? Ces baies-ci sont-elles comestibles ? La mousse sur les troncs d'arbres suffit-elle à faire une bonne boussole ?
Et puis tout d'un coup je ressens la chaleur, tout un coup je prends conscience de cette odeur nauséabonde de brûlé alors je sors de l'abri du contre pommier je fais un petit tour éberluée sur moi-même à demi-consciente de ne pas l'être et je réalise de plein fouet que toute la forêt est en feu, est feu, n'est que ça, plus de vert que du jaune et du orange et du rouge que je suis encerclée de flamme, que je suis enceinte, que mon beau pommier même ni résistera pas. Je suis si prise de panique, je tourne sur moi-même pour trouver une sortie, je perçois la mort si forte, je suis si Jeanne tant une icône pourtant jeune je suis mère je ne comprends pas ça et je me mets à courir parmi les flammes je ne sais comment je fais ça et puis une voix se fait entendre, elle est d'un homme : elle provient de la lumière dispensée par un hélicoptère qui m'illumine de son phare et elle dit : "ça ne fait seulement qu'un mois et demi que tu es ici" et ça me poursuit que je ne sais même pas comment j'ai réussi à atteindre le pont (des cadavres de rats flottent dans l'eau autrefois poissonneuse) et je parviens à ouvrir la porte du dessous du pont à l'aide d'une branche qui restait, je la referme et m'évanouie sur le sol du poste d'observation alors que derrière moi les ordinateurs et l’électricité se raniment, qu'une voix, la même que celle de l'hélicoptère, dit "il faut que nous parlions de notre fille" et que la tortue vomit le monde des éléphants qui le portent et qu'à l'extérieur la forêt meurt comme dans Bambi.” (Alban Orsini)


(Suite de l’histoire n°4) “Mais ça ne veut pas s’estomper, cette sensation de ne pas être à sa place et Christobal ne trouve vraiment pas la sortie. L’aéroport s’estompe. Ses perceptions, incertaines, l’amènent jusqu’à un banc. Il chavire. C’est le soleil. Certainement.
Quant à Elle, elle est toujours devant le distributeur. Le gobelet tremble, envoie des gouttes partout. Ca coule le long de sa main, mais elle s’en fiche. Là, vers le fond, dans les eaux troubles, ça bouge. Elle contemple le poisson et le poisson la contemple. Elle décide de le suivre.Ca tangue. Elle prend sa respiration et nage à la suite du poisson, dans l’eau de nuit. Plusieurs minutes s’écoulent, elle les a bien comptées afin de ne pas oublier de reprendre sa respiration, mais elle n’en a pas envie. Elle n’en a pas besoin. Les fonds marins apparaissent par effets phosphorescents, la terre se soulève en volutes de poussière. Une lueur au loin l’attire, elle se propulse d’un coup de nageoire. Du feu sous la mer, un morceau de métal ravagé. Des flammes et de l’eau partout avec, à l’intérieur de cet étuis oblong quelques corps encore accrochés au plafond. Trop peu pour qu’ils soient tous là. Et alors qu’elle remarque son reflet dans le miroitement d’un hublot, Elle rit. Elle se croyait ailleurs. Elle se rêvait femme à boire du thé dans un grand couloir blanc. C’est tellement loin tout ça…” (Julien D.)



(Suite de l’histoire n°5) “Elle se demandait si l’homme était rentré dans sa chambre, lui aussi. Dans quelle mesure était-il impliqué dans l’incendie ? Elle décida que pour le moment, cela n’avait pas d’importance. Elle n’avait pas traversé la moitié du globe pour s’ennuyer dans une chambre d’hôtel sinistre – fût-ce l’hôtel du Dauphin, recommandé par le Boulier lui-même, se souvint-elle. Avant d’aller voir de plus près ce que manigançait l’homme, elle se dit qu’il lui fallait se rendre dans sa famille.” (Juliette Sabbah)