lundi 16 avril 2012

TEAM TWO - episode 36

[Les cinq paragraphes ci-dessous appartiennent à cinq feuilletons distincts. Ces cinq paragraphes ne se suivent pas - mais font suite aux précédents épisodes des mêmes auteurs.]



(Suite de l’histoire n°1) “Parmi les rares chambres de l'hôtel Eden éclairées ce soir là, un vieux représentant de commerce et puis un autre un peu moins vieux, deux enfants jouant aux indiens et une baby-sitter révisant ses examens, deux couples dans des degrés pas si variés d'inébriation, elle, lui et c'est à peu près tout (si on ne compte pas les insectes). ” (Charles M)


(Suite de l’histoire n°2) “” (David M.)


(Suite de l’histoire n°3) “Je ne fais rien de mes journées : je suis oisive, ou plutôt si, je fais des rêves très précis qui s’emboîtent tout du long dans la symbolique, je suis chômeuse, alors je profite bien, pardi, de la situation, sans être assistée, ou sinon qu'un temps, pour voir, prendre une température, l'ai de rien, et c'est de pire en pire depuis le retour des beaux jours car tout le monde à besoin d'un oreiller de temps en temps et les saisons chaudes sont duveteuses comme des couffins de coton et claquer sa démission _ERROR_SUCCESS _ ça permet de prendre du temps certain pour soi et c'est plus agréable, aussi agréable que de manger une pâtisserie pleine de crème de soiffarde ou bien de chantilly entre deux pâtes à choux comme une idée lumineuse d'éclair, la gourmandise _ERROR_INVALID_DATA_ fait un abri pour se protéger de quelque chose de mauvais qu'aurait la vie, la routine peut-être, entre les courses, les moyens de transport qui sentent la transpiration, l'urine, le vomi, et la solitude et les étés étouffants qui s'annoncent _ERROR_ INVALID_PARAMETER_ où la sueur transforme les vitres en membranes photosensibles et les fringues qui poissent, le reste, la longue coulée le long de votre colonne vertébrale jusqu’à fesses et puis vous commencez votre journée complètement dégueulasses, sertis dans des vêtements qui poissent la ville, l'odeur, la vôtre, devenue aussi aigre que cette conception du monde que vous avez depuis peu _ ERROR_INSTALL_DEVICE_FAILURE_ et qui ne vous quitte plus, devant un écran d'ordinateur impersonnel qui vous balance à la tronche une réalité fabriquée par des ingénieurs en manque d'inspiration que ça en clignote d'un curseur de souris à n'en plus finir et qui fait peu à peu comme l'image superfétatoire d'un cerveau que vous n'auriez plus que de moins en moins souvent, en leasing, mais vous savez pertinemment qu'il s'agit d'une sorte de lobotomie alors effectivement, donner sa démission ça tombe sous le sens _ ERROR _INSTALL_USEREXIT_ et c'est très logique et ça permet de tirer la couverture à soi et c'est salvateur, comme d'ouvrir une porte ou de trouver la bonne direction après avoir cherché, de passer des grasses matinées de nababs, se reposer dans des parcs municipaux, couchée bien à l'ombre d'un pommier bienveillant qui s'étire et s'étend à mesure que la sève retrouvée du printemps vient à faire claquer les écorces comme en été mais bon, ce n'est qu'avril, bien moins viril que l'hiver et les gerçures de la terre en écho des sécheresses _ERROR_INSTALL_FAILURE_ et les pollens qui se collent et me transforment en abeille bien malgré moi mais j’adore tellement ça que je deviendrais presque apicultrice avec ce temps” (Alban Orsini)


(Suite de l’histoire n°4) “Le Veilleur finit par se lever. Ses songeries l’avaient mené à interpréter de façon étrange les événements. Il avait d’abord cru qu’il était mort, qu’ils étaient tous morts et qu’on l’avait chargé de veiller à rapatrier certaines âmes jusqu’à cette ile. Mais le mouton n’avait pas l’air d’accord avec cette pensée et, quand la faim commença à le tenailler, il comprit que son périple jusqu’au Tanoué n’était pas terminé. Restait à s’organiser pour ne pas hâter la conclusion, puis attendre les instructions suivantes. Une rapide exploration de l’île lui apprit que les conditions de vie risquaient de devenir difficiles d’ici peu. Pas d’arbre ni aucune construction, pas plus d’abris, ni grotte, ni construction. Le lopin de terre sur lequel ils s’étaient échoués risquait de rapidement devenir invivable pour la vingtaine de rescapés et il fallait trouver de la nourriture. Heureusement qu’il connaissait bien la mer et que, par chance, une partie du contenu de l’avion qui avait réussi à s’échapper de la carcasse s’était déjà échoué sur les rives de leur refuge. Il rassembla un peu de matériel, tenta de trouver de quoi manger – quelques coquillages – tenta d’attraper du poisson comme il put… son panier était maigre.
Derrière lui les gens s’étaient rassemblés. Le froid accompagnant le déclin du soleil les avait fait se serrer les uns contre les autres, ils attendaient l’obscurité avec anxiété. Un seul homme l’imitait, qui cherchait dans les roches du bort de mer des objets à récupérer qui pourraient les aider dans cette épreuve. En s’approchant, il reconnut la figure qu’il avait vu derrière le hublot, ce reflet comme inversé de son propre visage qui retournait des pierres et semblait être lui aussi à l’origine de l’ouverture de l’appareil.” (Julien D.)


(Suite de l’histoire n°5) “Cette jeune femme prétendait ne rien savoir des activités de sa mère au Boulier. Mais elle essayait de l’endormir, comme si elle lui caressait la tête d’un gant de velours – même si c’était avec un ton cassant comme une râpe à fromage. Elle lui cachait quelque chose. Comment mettre la main sur cette information ? Voilà la question qu’il se posait tout en se balançant sur sa chaise. ” (Juliette Sabbah)